Dílos

Appréciation: Délos – ou Dílos en grec moderne – peut être considéré comme un des haut-lieux archéologiques de toute la Grèce. On peut en effet comparer ses ruines à celles de Pompeï.
Délos était vue par les Grecs comme une île sacrée, parce que c’ était selon la légende le lieu où le dieu Apollon et sa sœur Artemis étaient nés, issus d’ une liaison du dieu Zeus avec Leto, une fille d’ un Titan. Poursuivie par la fureur de Hera, la femme de Zeus, Leto pouvait finalement trouver un seul lieu pour mettre au monde sa progéniture, et c’ était l’ île nue de Délos, qui n’ était pas encore fixée au fond de la mer.
Pour montrer sa gratitude, l’ île fut fixée au fond et les enfants de Leto lui procureraient un avenir glorieux. Zeus lui-même mettait d’ ailleurs un cercle d’ îles tout autour de Délos, comme une couronne – c’ étaient les Cyclades (Cyclades < kúklos = cercle).
L’ essor de Délos a commencé après le guerres médiques (490-480 av. J.-Chr.), entre autres comme siège de la Ligue de Délos, une alliance de cités grecques sous la domination d’ Athènes. Délos devenait un port commercial riche et un centre religieux avec le culte important d’ Apollon. Après Alexandre le Grand et surtout sous la domination des Romains, Délos connaissait une grande prospérité, en
tre autres par son marché d’ esclaves – il y aurait eu pas moins de 25 000 habitants (2ième-1er siècle av. J.-Chr.)
L’ île fut toutefois presque complètement dévasté en 88 av. J.-Chr., lors d’ une attaque du roi Mithrydate pendant ses guerres contre les Romains. Une vingtaine d’ années après, en 69 av. J.-Chr., Délos eut à souffrir terriblement à cause des pirates, et le dépeuplement s’ intensifiait. Au 6ième siècle apr. Chr. Il n’ y avait plus d’ habitants. Au Moyen Age e
t pendant l’ occupation turque, l’ île n’ avait comme visiteurs que les gens qui voulaient piller les restes antiques pour le marbre et d’ autres matériaux de construction.
Les fouilles ont commencé en 1872.

Cette promenade est donc atypique, parce qu’ elle décrit un circuit que l’ on pourrait suivre lors d’ une visite aux fouilles de Dílos. Ce n’ est donc pas la promenade en elle-même, mais les restes archéologiques qui méritent l’ appréciation ***.

Durée : Il faut certainement consacrer 3 heures à une visite approfondie, et même plus…

Description de l’ itinéraire : [Une visite de Dílos commence presque toujours à partir de Mýkonos: c’ est là que partent tous les jours – à condition qu’ il n’ y ait pas trop de vent – quelques bateaux qui font la traversée d’ environ 40 minutes vers Dílos. La plupart du temps, il y a des bateaux à 9 et à 10 heures, tandis que le retour se fait à 12 heures et demie ou une heure et demie; vu qu’ une visite quelque peu approfondie demande certainement 3 heures, il est conseillé de prendre le premier bateau et de retourner avec le dernier… Un ticket coûtait 17 euro, en avril 2013 – on peut l’ acheter près du bateau.
Il y a parfois des excursions vers Dílos et Mýkonos à partir de Náxos
ou Tínos.]



Un des bateaux qui font l' excursion vers Dílos.


Depuis le débarcadère on doit se diriger vers le sud-est, vers la gauche donc, et nous arrivons ainsi près du départ de la visite, l’ Agora des Compitaliastes, construit en fin de la période hellénistique – les compitaliastes étaient les descendants de Romains libres et d’ esclaves; il y a un édifice circulaire étrange sur un soubassement carré. Derrière l’ agora se trouvent les restes d’ une grande place carrée, entourée de petits temples et de statues.



L' agora des Compitaliastes.

Nous suivons la très large voie sacrée vers la gauche (flèche bleue), avec sur sa gauche un long portique ou Stoa de Philippe: ce portique a été bâti en 210 av. J.-Chr. par Philippe V de Macédoine; elle mesurait 72 mètres de long sur 11 mètres de large. Remarquez l’ inscription sur la rangée de pierres inférieure. De l’ autre côté de la voie sacrée se trouve un portique moins bien conservé, la Stoa du Sud.



La voie sacrée avec sur la gauche la Stoa de Philippos.

A l’ autre bout des portiques, nous continuons encore tout droit, et nous entrons donc les Propylées, l’ entrée vers le sanctuaire d’ Apollon: dans les Propylées se trouve une statue du dieu Hermes.



La statue d' Hermes dans les Propylées.

Nous suivons la flèche bleue et nous zigzaguons sur un petit chemin de gravier qui suit le tracé de la voie sacrée. Nous allons donc à gauche et à droite pour contourner la Maison des Naxiens, bâtie au 7ième siècle par les habitants de Náxos, en honneur d’ Apollon. Au nord de ce bâtiment (vers la gauche donc) se trouvent les restes de la base, sur laquelle se trouvait la grande statue d’ Apollon (600-560 av. J.-Chr.), présenté comme koúros (un jeune homme nu) et 4 fois plus grand que grandeur nature (environ 9 mètres). Deux restes de cette statue se trouvent encore dans l’ Artemision.



La Maison des Naxiens.



Des restes de la grande statue d' Apollon.

Nous poursuivons sur le large chemin et nous passons ainsi trois temples dédiés à Apollon, c’ est-à-dire le temple des Déliens, le temple des Athéniens et le temple de ‘Apollon Porinos (le plus ancien, 6ième siècle av. J.-Chr.). Nous continuons dans la même direction sur la voie sacrée qui est de nouveau pavée.

Nous arrivons ainsi à gauche de l’ Agora des Italiens: ce grand marché a été bâtie au 2ième siècle av. J.-Chr., et mesure 48 X 68 mètres; c’ était peut-être le lieu le plus important où se passait la traite des esclaves, dont Dílos était un des centres les plus importants. Devant l’ agora se trouve le Letoon, un sanctuaire dédié à Leto, la mère d’ Apollon. De l’ autre côté de la rue se dressent les restes grises imposantes du Monument de Granite: c’ était un grand édifice de 40 sur 20 mètres, bâtie en granite – il y avait des magasins.



Le mur impressionnant du Monument de Granite.

Juste au-delà de ce bâtiment commence la fameuse Terrasse des Lions, avec à gauche un lion, et plus loin encore 4 lions assez bien conservés en 2 restes de lions. La Terrasse des Lions a été dédiée à Apollon par les Naxiens, vers la fin du 7ième siècle. Au début, il y avait probablement au moins 9 lions et peut-être 16; les originaux se trouvent maintenant au musée. Ils regardent le lac sacré (sur notre droite), où Apollon est né selon la légende; ce lac a été asséché dans les temps modernes et on y a planté un palmier en 1925.



La Terrasse des Lions.

Plus loin, plus haut et sur la gauche, se trouve le Koinon des Poseidoniastes, bâti au 2ième siècle, par des marchands de Beyrouth – il y avait de la place pour un hôtel, les échangeurs de monnaie, etc. On a restauré quelques colonnes…



Le Koinon des Poseidoniastes.

En haut de ce bâtiment, nous poursuivons à droite, entre les restes de nombreuses maisons; nous descendons ensuite à droite, et nous arrivons près de l’ insula des bijoux, un carré de maisons détruit en 69 av. J.-Chr., où on a découvert beaucoup de bijoux et de monnaies. Arrivés presque en bas, nous passons à côté de la Maison du Diadoumenos, où la célèbre statue de Polykleitos a été trouvée – elle se trouve maintenant au Musée archéologique d’ Athènes.

En bas, nous continuons pour un court moment à gauche et à droite, nous descendons un petit peu et nous passons ainsi l’ Agora du Lac; nous arrivons devant une ruine en demi-cercle et nous y allons à gauche pour visiter la Maison du Lac (2ième siècle av. J.-Chr.), avec son très beau péristyle. Plus loin, il y a encore quelques Maisons Déliennes, parfois avec un beau péristyle, où la peinture sur le plâtrage est encore visible.



La Maison de Lac..

Nous retournons sur nos pas, puis nous prenons à gauche pour aller jeter un coup d’ œil sur l’ arrière de cette même maison; cette ruelle se termine un peu plus loin en cul-de-sac près de la Palaestra de Granite, une école de lutte, où les beaux murs sont frappants.



Un très beau mur, près de la Palaestra de Granite.

Nous retournons encore sur nos pas, puis nous allons à gauche en direction du musée. Nous atteignons une ruelle pavée, avec sur la gauche la Palaestra du Lac – cette école de lutte est la plus ancienne et date du 3ième siècle av. J.-Chr. Nous poursuivons sur un dallage qui couvre un grand conduit d’ égout, qui plus loin est ouvert.



Un égout...

Nous arrivons ainsi près du musée, où nous jouissons d’ une belle vue générale sur les fouilles, avec entre autres l’ Agora des Italiens. Le musée lui-même est décevant et assez daté : il y a beaucoup d’ instruments médicinaux, mais aussi des fresques, mosaïques, portraits de Romains et bien sûr les lions originaux.

Une mosaïque très belle, provenant de la Maison de Dionusos.

Les lions originaux, provenant de la Terrasse des Lions.

Après notre visite, nous continuons dans la même direction sur un sentier bétonné; sur une légère hauteur sur la droite se dresse un plan général et nous y avons une vue générale du site.

De Agora van de Italianen.

Nous virons à droite et nous arrivons à peu près à notre point de départ, sur l’ Agora des Compitaliastes, avec à droite la Stoa du Sud et, de l’ autre côté de la voie sacrée, la Stoa de Philippos.

Nous allons à gauche sur l’ agora et dans le coin sud-est et tout à fait à gauche, nous découvrons un chemin pavé qui nous conduira vers la deuxième partie de notre visite, avec le quartier du théâtre et le quartier oriental – nous suivons maintenant les flèches vertes et les panneaux en pierre indiquant la direction du théâtre.
C’ est ici que se trouvent les maisons les plus belles, avec de hauts murs. Nous voyons ainsi, assez vite, sur notre gauche, la Maison de Dionysos, avec des colonnes restaurées et une mosaïque représentant un tigre (original dans le musée), située dans un péristyle avec des colonnes hautes de 5,6 mètres.

La Maison de Dionusos.

La belle rue décrit un virage à gauche et à droite, puis nous descendons d’ abord à droite, en passant sur un égout couvert, jusqu’ à la Maison de Cleopatra – cette Cleopatra était une riche Athénienne… Les (copies des) deux statues représentent Cleopatra et son mari Dioscurides.

La Maison de Cleopatra. 

Nous retournons sur nos pas, puis nous montons à droite: la Maison du Trident se dresse tout de suite sur la gauche: elle tire son nom de la mosaïque d’ un trident – il y a aussi un dauphin et des fresques.

La Maison du Trident.

Nous longeons plus loin un mur magnifique et nous arrivons ainsi devant le théâtre: la construction a débuté vers la fin du 4ième siècle av. J.-Chr., mais était seulement finie vers 225 av. J.-Chr. – il remplaçait un théâtre en bois. L’ orchestra, le lieu où évoluait le cœur, est circulaire et devant l’ orchestra se dressait une grande skene (scène) de 15 mètres sur 6,6.

Encore un mur magnifique...



Le théâtre.

Devant et à droite du théâtre se trouvait l’ impressionnante citerne, qui devait recueillir l’ eau des environs du théâtre: nous voyons encore les belles arches qui divisent la citerne en 9 sections, mais le toit a disparu.

La citerne à côté du théâtre.

Nous poursuivons en bas du théâtre et, à droite du magnifique mur de soutènement, nous montons les marches – nous nous dirigeons maintenant vers le quartier situé sur la pente nord-ouest du Kynthos, avec ses 112 mètres le point culminant de l’ île. A droite de l’ escalier se trouvait probablement un grand hôtel. Le sentier passe encore à côté de beaux murs, puis à côté de quelques colonnes, avec sur le coin gauche la Maison des Dauphins – dans le péristyle se trouve un beau pavement de mosaïque, avec dans les 4 angles des garçons ailés qui montent un dauphin.

La Maison des Dauphins.

Notre sentier se dirige maintenant tout droit vers le Kynthos et nous montons ainsi vers le quartier avec les sanctuaires de l’ Orient; il y a sur la droite un long escalier qui monte vers le sommet de la colline, d’ où on pourrait avoir une vue magnifique sur toute l’ île. En continuant tout droit, nous arrivons près des restes de temples dédiés à des divinités orientales – le temple restauré d’ Isis en est le plus important.

Le temple d' Isis.

Nous retournons par le même chemin, mais près de l’ angle de la Maison des Dauphins, nous allons à gauche pour visiter la Maison des Masques: il y a ici, autour du péristyle, différentes chambres avec entre autres des mosaïques de Dionysos et les Centaures, des masques d’ acteurs et un Silène dansant.

La Maison des Masques.

Nous nous promenons vers le théâtre, mais nous prenons le sentier qui monte à droite et en haut du théâtre, pour jouir de la très belle vue générale qu’ on a en haut.

Vue générale du théâtre.

Nous descendons ensuite en direction du débarcadère, pour y prendre le bateau qui retourne à Mýkonos.

Pour une version
du texte en une colonne,
vous pouvez cliquer ici.